Arthis - Maison Culturelle Belgo-Roumaine 
vous invite à

Exposition de photos : Eglises Fortifiées Saxonnes de Transylvanie

Exposition ouverte : Exposition ouverte : 17.09-20.10.2025
chez Arthis - Rue de Flandre 33, 1000 Bruxelles 
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La Transylvanie, région de collines située au centre de la Roumanie, a un paysage culturel très particulier. Marquée par la cohabitation pluriséculaire des communautés roumaine, hongroise et allemande, elle présente une caractéristique unique : nulle part ailleurs au monde on ne trouve conservée, sur un périmètre aussi restreint, une telle concentration d'églises fortifiées et d'églises forteresses qui témoignent d'une telle variété dans la mise en œuvre des techniques de défense. L'origine et le développement des fortifications d'églises sont bien sûr liés à l'histoire mouvementée de la Transylvanie.

Durant ces années de trouble, ces constructions ont eu de différentes fonctions : dans une époque où la technique militaire était rudimentaire – au XIVe et XVe siècle – ces fortifications constituaient un élément de stabilité pour la région toute entière. Plus tard, au XVIe et XVIIe siècle, durant la période des confrontations entre l’Empire Ottomane et celui Austro-Hongrois, elles ont offert aux villageois un lieu de refuge et de protection. Ensuite, quand la Transylvanie est devenue une partie de l’Empire Austro-Hongrois, les églises fortifiées ont gardé la fonction de dépôt d’objets et matériaux de valeur. Mais le rôle fondamental de ces édifices reste celui identitaire, de symbole de la communauté rurale, de centre religieux et culturel du village. Parmi ces cités fortifiées, peut-être la plus importante, c’est la ville de Sibiu. Les « livres de voyage » du XVIe et XVIIe siècle présentent « Cibinium » (en allemand Hermannstadt) comme « une grande ville, juste un peu plus petite que Vienne » (Münster, 1550) ou bien « la ville la plus distinguée, la plus grande et la plus belle parmi les sept villes allemandes et parmi toutes les autres villes de ce pays » (Kreckwitz, 1688). Les spécialistes se sont mis d’accord sur le fait que la première cité médiévale sur ces lieux a été fondée vers le milieu du XIIe siècle par des colonisateurs allemands, dénommés dans les documents historiques teutons, flandrenses et latins, et après 1206, saxons. Cette première cité, villa Hermani ou Hermannsdorf, était en fait un village qui s’étendait dans la plaine de la rivière Cibin. Au début du XIIIe siècle, la localité s’étend à l’espace où se trouve aujourd’hui l’Eglise Evangélique et vers 1366 la localité obtient le statut de ville. Durant environ deux siècles, ont été bâties quatre ceintures fortifiées de la ville, de sorte que vers 1500 la surface intra muros comprenait 72 hectares.

Au XVe siècle, Sibiu a résisté plusieurs fois à des attaques de l’armée turque, ce qui l’a fait connaître comme la « ville invincible ». Aujourd’hui, la ville impressionne par sa structure architecturale qui rejoint, durant les plus de huit siècles d’existence, des bâtiments en style gothique, Renaissance, baroque, classique, mais aussi, plus récemment, en style néoclassique, néogothique et Art Nouveau. Le visiteur sera ravi par les ruelles étroites, les places de la ville historique, les coins pittoresques, les maisons modestes des artisans, les habitations fastueuses des commerçants ou par les palais des patriciens, mais aussi par les églises imposantes et par de nombreuses autres fortifications. Ce n’est pas du tout étonnant donc que la ville de Sibiu a été Capitale culturelle européenne en 2007 en même temps que la ville de Luxembourg. C’est un titre qui lui a fait honneur, mais qui est entièrement mérité par son développement et par la promotion incessante des valeurs multiculturelles. Sibiu est une ville avec une architecture exceptionnelle, un centre universitaire important ou tous les deux ans il y a un Festival international de théâtre, où les gens vivent dans les rythmes bariolés de jazz ou dans la richesse typique de la musique classique médiévale d’inspiration saxonne. Située au carrefour des cultures, cette ville représente à la fois la richesse mais aussi la tolérance du peuple roumain ouvert à la culture de toutes les minorités.

Photographies réalisées par Hermann Fabini à l’occasion de la nomination de Sibiu en tant que capitale européenne de la culture – 2007